Jérôme Dubois s’éveille à la vie en 1989 à Rueil-Malmaison. Certains, découragés par un tel début, en seraient resté là ; lui persévère et grandit obstinément entre la place de l’Église et le bois de Saint Cucufa.
C’est dans les strictes limites de la septième circonscription des Hauts-de-Seine qu’il va à l’école, au collège, au lycée et effectue la journée d’appel de préparation à la défense. Sa vie semble toute tracée : il portera des lunettes, sera paléontologue célibataire et ira, le moment venu, gésir pour l’éternité au cimetière ancien, aux côtés de Jacques Faizant.
Mauvaises lectures et mauvaises fréquentations déraillent ce destin scientifique. Avec Gaston Lagaffe et Lanfeust de Troy, le jeune Jérôme comprend qu’il est plus amusant de dessiner que d’épousseter des osselets de dinosaure. Il découvre, en même temps que la regrettée revue Ferraille, sa vocation vraie : il sera dessinateur sans lunette et non célibataire.
Fuyant le charme discret du terroir natal, il étudie à Paris, atelier de Sèvres, puis aux Arts décoratifs de Strasbourg. Mais l’impitoyable Rueil-Malmaison sait se venger de ses enfants ingrats. Jérôme échappe de peu à l’accident nucléaire de Fukushima et se trouve à New York lors de la tempête Andréa.
Depuis, Jérôme a retrouvé la banlieue parisienne. Et il a commencé à accomplir brillamment son destin avec l’aide des éditions Cornélius.
(Source : Cornelius)
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